Patrimoine naturel et relatif à l’élevage bovin

Les montagnes de transhumance occupent environs dix huit pour cent de la surface totale de la commune d’Anglards (850 ha). En 1950 elles étaient au nombre de vingt; aujourd’hui, entre les ventes et les arrangements de famille, elles sont plus qu’au nombre de quinze.

En 1800, toutes les montagnes (ou vacheries, comme on les appelait a cette époque) étaient indivises. La surface d’une montagne se calculait en “tête d’herbage”, suivant la qualité agronomique du terrain. Une tête était l’équivalent de 1 – 1,5 ha, concernant un bovin adulte. Ces indivisions étaient très souvent source de conflit entre propriétaires, concernant le nombre de têtes que chacun devait y faire pâturer. Pour cette raison tous les animaux devaient monter à la montagne le même jour (la transhumance), avec plus d’une centaine de bovins qui se retrouvaient ensemble.

Les burons

Buron de la Garde

Nos montagnes ont accueillis pendant très longtemps hommes et troupeaux. Les burons nous restent en tant que témoins de ces estives et de ces migrations pastorales, représentant un mode de construction et un mode de vie basé sur le savoir-faire et l’entraide.

Il y a quelques années que l’absence d’entretien faisait craindre le pire pour la survie de nos burons. Aujourd’hui bon nombre de propriétaires semblent avoir pris conscience de ce qu’ils peuvent représenter, à la mémoire de ces hommes qui durant plusieurs mois (du 25 mai au 25 septembre) y vivaient et travaillaient, souvent dans des conditions très difficiles.

Les burons sont situés entre 1000 et 1300 m d’altitude et ils sont délimités d’une part par la vallée du Mars et d’autre part par la vallée de l’Auze, avec deux exceptions qui se trouvent hors de ces limites: les burons de la Reiche en d’Espérieres.

Concernant la typologie des burons d’Anglards, nous définirons trois catégories :

La 1re catégorie: Type III 1, de 1700 – 1750
Voûte en berceau de la fromagerie et de la cave
Porte d’entrée sur le mur longitudinal, partiellement entèrrée
Bédélat à l’étage
La 2me catégorie: Type III 2, de 1800 – 1880
Voûte en berceau de la fromagerie et de la cave
Porte d’entrée sur le mur du pignon
Bédélat à l’étage
La 2me catégorie: Type III 3, de 1850 – 1900
Fromagerie, plus de voûte, mais poutres et planchers
Porte d’entrée sur le mur du pignon
Au dessus de la fromagerie, chambre des vachers
Bédélat au dessus de la cave (avec deux exceptions: Segret et Espérières, ou le bédélat se trouve dans le prolongement du buron)

Déclin et abandon des burons

Au moment même ou le système de la “grande montagne à lait” était à son apogée, la crise se manifestait clairement au lendemain de la seconde guerre mondiale. En l’espace de quelques années, la montange connaissait une profonde mutation, avec l’abandon pratiquement complet de la traite à l’estive.

Dés 1950, les bénéfices retirés de l’ensemble de la production fromagère au buron ne compensaient plus le coût de l’estive. L’équilibre sur lequel reposait la transhumance laitière était rompu. L’un des principaux facteurs de cette évolution résidait dans le problème que posait désormais le recrutement et la rémunération d’une main d’oeuvre qualifiée.

Au rythme de près de 2500 départs par an dans le Cantal entre 1945 et 1954, l’exode rurale limitait la possibilité de trouver les ouvriers agricoles indispensables à la transhumance laitière, alors qu’il faudrait au moins trois personnes pour une vacherie d’importance moyenne. Ceux qui continuaient d’accepter les conditions précaires de la vie à l’estive devenaient sans cesse moins nombreux. Le climat, l’éloignement, le manque de confort des burons ou le propriétaire investissait peu, étaient de plus en plus durement ressentis au moment ou les récits colportés par les émigrés parisiens contribuaient à ouvrir l’horizon des montagnards sur d’autres conditions de vie.

BuronVacherBoutillier gdBoutillerPâtreCessation activité
Joncoux1111969
Espinassoles1Un employé
de la ferme
11974
Artiges111955
Roche1111974
Le Peuch1111963
Segret1111985
Boumazet1111959
La Garde1111963
Espérières1111970
Plagne1111981
La Fauvelie1111995
Drignac1111938
Les Veyssieres H1111969
Les Veyssieres B1111936
Cornet11111968
Le Caïffa111972
Mazerolles11111964
La Béliche11111979
La Reiche1112015
Marsalou1111979
Sestries11111985
Recensement des vacher, boutilliers et pâtres, occupant les burons, période 1930 – 1935